Le tamarinier, un condiment aux propriétés laxatives...

Publié le par kamer pharma

 


 

Le tamarinier (Tamarindus indica) est un arbre de la famille des Fabacées sous-famille des Caesalpinioidées. Cet arbre est la seule espèce dans le genre Tamarindus.94.JPG

Cet arbre est originaire des régions tropicales sèches de l'Afrique de l'Est. Implanté il y a très longtemps en Inde, il a depuis diffusé dans toutes les régions tropicales. Il a été introduit au XVIe siècle en Amérique centrale et est maintenant répandu au Mexique, au Honduras et au Guatemala.

À Madagascar, chez les Sakalava, le tamarinier est considéré comme un arbre sacré, le "Roi des arbres".

Originaire d'Afrique, malgré son nom, le tamarinier se rencontre à l'état sauvage dans les savanes sèches; il fut introduit il y a longtemps aux Indes puis dispersé par les Arabes et les Européens dans le reste du monde tropical et subtropical.

Ce bel arbre qui peut atteindre 20 m, possède un tronc assez court et des branches qui ont tendance à s'infléchir jusqu'au sol, le feuillage est semi-caduque, les folioles desséchés recouvrent le sol autour de l'arbre ; il n'y a généralement pas de végétation adventice.
Les fleurs zygomorphes sont rougeâtres; le fruit, une gousse pendante un peu comprimée, initialement brun-vert prend la couleur rouille à maturité. L'épiderme devient cassant et à l'intérieur, la pulpe jaune-brunâtre entoure des graines (5 à 10), rouge brun à noir, lisses et brillantes.

Le tamarinier est très répandu et devient facilement subspontané, il supporte les climats arides et les sols pauvres (grâce à ses mycorhyzes) et pousse aussi bien sur les atolls polynésiens, en bordure de mer, que sur les pentes montagneuses des Tropiques.
En Afrique il semble préférer les abords des grandes termitières et s'associe parfois au baobab.
On le plante fréquemment dans les jardins et les parcs, c'est un arbre qui peut vivre des siècles.

Toutes les parties de l'arbre sont utilisées en médecine traditionnelle, mais les pharmacopées occidentales s'intéressent essentiellement à la pulpe du fruit.

La pulpe représente 40% de la gousse, elle est riche en pectine  et en sucres simples (20 à 40%).
Parmi les acides organiques et les sels qu'elle renferme, l'acide tartrique et le bitartrate de potassium sont les plus importants et responsables de son pouvoir laxatif.
Certaines gousses sont douces et sucrées, d'autres sont très acides ou âcres selon les arbres et le degré de maturité.
Des composés terpéniques lui donnent une légère odeur aromatique.

Les graines contiennent 65 à 70 % de polysaccharides, 15 à 20% de proteines et 3 à 5% d'une huile semiseccative. Elles sont comestibles après cuisson, bouillies ou grillées, on peut même les moudre et obtenir une farine.
Actuellement c'est plutôt une matière industrielle, une gomme (après broyage et concassage des graines préalablement chauffées) qui forme avec l'eau des solutions pseudo plastiques, visqueuses, qui trouvent un usage dans certaines industries alimentaires et non alimentaires (papeterie, textile).

UTILISATIONS

La pulpe fraiche, laxatif doux, se consomme:

  • en tisane chaude ou froide: 20 g de pulpe dans un litre d'eau, ébulition suivi d'un tamisage, 2 à 3 tasses par jour
  • en confiture: exemple de proportion: 50 g de pulpe, 50 g d'eau et 125 g de sucre, réduire d'1/4 par évaporation à chaud.

L'extrait sec de tamarin entre dans la composition de nombreux phytomédicaments à visée laxative, en général associé à des composés anthracénosiques (ex séné).

La pulpe de tamarin est aussi un condiment, surtout chez les anglosaxons, curry, conserve de viande ou de légume, chutney (avec des mangues) et diverses sauces.
On peut consommer les jeunes feuilles et fleurs, en salade ou en soupe. L'écorce, riche en tanins, est prescrite en décoction comme astringent, par ex : un morceau d'écorce de 15 cm sur 2 à 3 cm dans un litre d'eau, 1/2 heure de cuisson, 2 heures de macération.
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Cette décoction très astringente peut servir :

  • en bains de bouche (gingivite, aphte)
  • en cas de troubles diarrhéiques (un verre deux fois par jour)
  • comme anti-infectieux (détersion des plaies, conjonctivite, dermatoses surinfectées)
  • pour réaliser un bain antiprurigineux chez les enfants (un litre de décoction dans 10 litres de bain)

Plus anecdotique: la décoction de racine serait aphrodisiaque (!?): 40 g de racine dans un litre d'eau, une tasse 2 à 3 fois par jour. La macération d'écorce calmerait l'asthme bronchique. L'infusion de feuilles serait hypoglycémiante .

 


Publié dans PLANTES ET NATURE

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