Eleuthérocoque, un élixir de jouvence , tonique contre la fatigue...

Publié le par kamer pharma

 


 

Les éleuthérocoques (Eleutherococcus) sont un genre d'environ 30 espèces d'arbrisseaux et d'arbres épineux de la famille des araliacées (araliaceae).

Noms communs : Éleuthéro, éleuthérocoque, ginseng de Sibérie.
Nom botanique :
Eleutherococcus senticosus, anciennement Ancathopanax senticosus, famille des araliacées.

Parties utilisées : La racine et, plus rarement, les feuilles.
Habitat et origine :
Originaire de la Sibérie et du nord de la Chine, cet arbuste est de la même famille (araliacées) que le ginseng (Panax ginseng et Panax quinquefolius), mais d'un genre botanique différent. Plante forestière qui tolère des climats plus froids que ses cousins, l'éleuthérocoque colonise les forêts mixtes situées au-delà de la limite géographique du Panax ginseng.Ils proviennent d'Extrême-Orient, se répartissent du sud-est Sibérien puis au Japon jusqu'aux Philippines dans le sud avec une variété plus grande en Chine centrale et occidentale.96.jpg

Quelques espèces, notamment le ginseng sibérien (eleutherococcus senticosus), sont employées en herboristerie. Plusieurs espèces sont également cultivées en tant qu'arbrisseaux pour l'aménagement paysager.

Le ginseng vient de Corée, mais le genre panax comporte d'autres espèces voisines et assimilées pharmacologiquement au véritable ginseng;
en Amérique du Nord on cultive P. Quiquefolium, dans le sud-ouest de la Chine et au Vietnam, P. Notoginseng, au Japon et dans l'Himalaya des variétés de P. Pseudogenseng.
Le ginseng sauvage, petite plante herbacée à feuilles palmatilobées, à ombelle de fleurs blanches et baies rouges, est totalement surexploité et désormais cultivé (en grand) notamment au USA (ex 700 à 800 tonnes en 1990 au Wisconsin).
La partie recherchée, la racine, est cylindrique, ramifiée plus ou moins recourbée avec parfois un aspect anthropomorphe ou phallique (selon les observateurs). Le ginseng blanc est seulement séché, le ginseng rouge est d'abord chauffé étuvé, ce qui lui donne la coloration rouge, puis séché.

97.jpgL'éleuthérocoque ou ginseng de Sibérie est une plante buissonnante et épineuse répandue de la Sibérie Orientale jusqu'à la Corée et au Shanxi en Chine. La partie utilisée est également la racine.

Le ginseng a été beaucoup étudié, de nombreux composés ont été décrits, leur métabolisme suivi chez l'homme et l'animal, mais il est difficile de relier l'action pharmacologique et la composition chimique de cette plante. Pour compliquer la situation, tous les ginseng n'ont pas la même composition.
La majorité des auteurs pense que les saponosides sont les composés actifs (ginsénosides), mais il n'y en a pas dans l'éleuthérocoque(!!).

D'autres auteurs, Coréens, pensent qu'en fait ce serait certains composés phénoliques qui seraient actifs, et ils se réfèrent à la tradition chinoise qui spécifie que la racine de ginseng doit être impérativement préparée sans contact avec le fer (récipient ou couteau).
Ces auteurs relient l'ensemble des propriétés adaptogènes de la plante à la présence de composés antioxydants (anti radicaux libres ) phénoliques. Les ginsénosides n'ont pas de propriétés antioxydantes.

  • Des expériences sur la souris ont confirmé cette thèse:

  • des extraits non purifiés de ginseng, contenant donc saponosides et phénols, augmentent la résistance aux toxiques et les capacités physiques,
  • alors que ces mêmes extraits auxquels on ajoute un peu de composés ferriques voient leur capacité pharmacologique diminuer.

Dans d'autres plantes médicinales, et non des moindres (ex la valériane), les composants chimiques pris isolément n'expliquent pas l'action pharmacologique observée chez l'animal ou l'homme.
Dans ces cas on peut imaginer que c'est l'association de plusieurs composants ou l'action de leurs dérivés métaboliques qui est pharmacologiquement efficace.

Le ginseng et l'éleuthérocoque sont considérés :

  • comme des plantes anti-fatigue,
  • qui améliorent les performances physiques, athlétiques et sportives,
  • qui accroissent les capacités intellectuelles : préparation aux examens, métier demandant beaucoup de concentration et d'attention (même les cosmonautes et les coureurs automobiles) .

On associe l'importante action anti-radicaux libres des extraits de ginseng à d'autres indications:

  • protection contre l'artériosclérose et les risques de l'hypertension artérielle,
  • protection du foie contre les toxiques: médicaments hépatotoxiques et aussi prévention des "gueules de bois",
  • protection contre les effets des radiations ionisantes : professions à risque, malades traités par radiothérapie,
  • lutte contre les effets de l'âge, la sénescence; certains thérapeutes considèrent l'extrait de ginseng comme un véritable "élixir de jouvence".

On trouve de nombreuses préparations à base de ginseng, généralement sous forme de poudre conditionnée en gélules de 250-500 mg; une posologie moyenne serait 1 g de poudre de ginseng par jour avec la possibilité de doubler cette quantité (2 g par jour).
On limitera la durée de la cure à 3 mois au plus car, à plus long terme, on peut observer des effets secondaires indésirables du type imprégnation par les corticoïdes.
Les extraits de ginseng sont très souvent associés à d'autres phytomédicaments : antiasthéniques, antiartérioscléreux, antisénescence et aussi aux vitamines et oligo-éléments.

Recherches:

Beaucoup d’essais cliniques non contrôlés ont été menés sur l’éleuthérocoque en Union soviétique à partir des années 1950 et ont été publiés en russe. Leurs résultats, compilés dans des synthèses publiées en anglais dans les années 1980, pointent notamment vers un effet adaptogène (amélioration de la résistance au stress), ergogénique (amélioration de la performance et de l’endurance physique) et immunostimulant. Mais ces données n’ont pas été confirmées par des essais cliniques répondant aux critères actuels de la médecine fondée sur les preuves.

Le concept de substance adaptogène, bien que fort intéressant, s'insère mal dans le contexte de la recherche médicale moderne et est plus ou moins compatible avec les protocoles qui ont habituellement cours dans les études cliniques. Ce qui pourrait d'ailleurs expliquer les incohérences et les contradictions que les divers essais cliniques ont révélées.

 Performances physiques. Des chercheurs soviétiques ont mené, dans les années 1960, de nombreux essais cliniques qu'ils ont qualifiés de positifs. Cependant, plusieurs études plus récentes et de meilleure qualité méthodologique n’ont pas été concluantes, tant auprès de sportifs ordinaires que d’athlètes en situation d’entraînement intensif..

 Herpès génital. Une étude à double insu avec placebo portant sur 93 sujets souffrant de crises récurrentes d'herpès génital indique que l'éleuthérocoque (2 g par jour) a réduit le nombre de crises des participants.

 Fatigue. Au cours de 2 essais auprès de personnes fatiguées, l’éleuthérocoque n’a pas fait mieux, ou à peine mieux, qu’un placebo pour améliorer la vitalité des participants.

 Stimulation du système immunitaire. Les résultats d'essais in vitro indiquent que l'extrait des racines de la plante a une activité antivirale à large spectre, mais les données sur les humains ne sont pas convaincantes : certaines ont permis de constater un effet immunomodulateur, mais on n’a pas mesuré la résistance des sujets aux infections. De plus, un essai sur 30 athlètes n’a pas été concluant au chapitre de la stimulation immunitaire des participants après 6 semaines de supplémentation. Seul un essai clinique mené en ex-Union soviétique auprès de 1 000 travailleurs fait état d’une réduction marquée du nombre de jours d’absence pour cause de maladie, mais nous ne disposons d’aucun détail concernant la qualité méthodologique de cette étude.

Par ailleurs, la racine d'éleuthérocoque entre dans la composition d'une préparation à base d'andrographis ( 85 % d’andrographis, 10 % d’éleuthérocoque) qui est destinée au traitement des infections des voies respiratoires et qui a fait ses preuves dans des essais cliniques. Une autre préparation renfermant entre autres plantes de l’éleuthérocoque a donné de bons résultats comme adjuvant en cas de pneumonie et dans le traitement d’infections des voies respiratoires supérieures16. Cependant, on ne peut pas conclure à l’efficacité de l’éleuthérocoque seul sur la base de ces essais.

 Fatigue, difficulté de concentration, convalescence. l’OMS reconnait l'éleuthérocoque comme un tonique qui peut soutenir et stimuler l'organisme en cas de fatigue et de faiblesse, lorsque la capacité de travail ou de concentration est amoindrie ou au cours d'une convalescence.

 

 


Publié dans PLANTES ET NATURE

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