Blanchiment de la peau: Une pratique désastreuse en Afrique

Publié le par Kamer pharma research

Le blanchiment de la peau est une pratique répandue chez les Africains et partant toute la diaspora négroide de part le monde. Cette pratique date des années 60. Dans une usine de fabrication d’huile diverses aux Etats-unis, certains employés majoritairement noirs s’employaient à appliquer les restes des substances fabriquées sur le corps. Consciemment ou non, ils ne se rendaient pas compte, eux-mêmes que leur peau s’éclaircissait progressivement. Pendant la période de congés annuels, la peau reprenait sa coloration normale et quelques temps après la reprise du travail, elle recommençait à prendre de l’éclat. La remarque fut faite par un de leur supérieur hiérarchique, qui après moult investigations, fit le rapprochement entre  les produits chimiques fabriquées dans l’usine et leur utilisation faite par les employés. Les premiers produits « décapants » ont commencé à voir le jour…

 

On estime à près de 90% des Africaines noires et adultes, ayant un jour ou l’autre utilisé de manière ponctuelle, régulière ou tout simplement à titre d’essai, les produits éclaircissants, en dépit de leur conséquences graves pour la santé.

 

Alors, la peau parlons-en, puisqu’elle semble être le point visuel principal  qui détermine d’emblée les différences…et les préjugés.

La peau est constituée de trois couches : l'épiderme, qui est la plus superficielle ; le derme,en second constitué du tissu conjonctif, c'est-à-dire des éléments riches en fibres élastiques, des vaisseaux sanguins, des nerfs, et enfin, l'hypoderme, qui est la couche la plus profonde et constitué également du tissu graisseux. Le derme et l’épiderme forment l’épithélium, qui contient certaines cellules appelées mélanocytes. Ce sont ces mélanocytes qui produisent de la mélanine, qui conditionne la pigmentation de la peau. La mélanine est composée de plusieurs pigments, que l’on retrouve en fonction des espèces humaines dans des proportions différentes. Le nombre de mélanocytes est en outre variable en fonction de la localisation. Certaines parties du corps humain en possèdent plus que d’autres.  Les Caucasiens, les Noirs et les Asiatiques ont le même nombre de mélanocytes. C'est la qualité et la quantité de pigments contenus dans les cellules qui déterminent la couleur. Une personne noire a environ huit à dix fois plus de pigments qu'une personne de race caucasienne. Un Asiatique, lui, en possède cinq fois plus.

 

Les dangers et risques de la dépigmentation

La peau subit un renouvellement cyclique permanent. Il y a un équilibre entre le phénomène de destruction des cellules et du collagène, et leur fabrication. La peau se renouvelle ainsi  régulièrement et l'épithélium assure son rôle de protection. Il représente la véritable barrière contre les agressions microbiennes, chimiques, mécaniques, ou naturelles. La dépigmentation détruit l’épithélium, la barrière naturelle, et expose le sujet à des agressions de toute nature (soleil, microbes, blessures, hémorragies…). On outre, le risque de cancer de la peau prend des proportions énormes. Le principal agent chimique utilisé pour la dépigmentation est la cortisone et ses dérivées. Ce sont des corticostéroïdes. Les conséquences de leurs utilisations abusives se manifestent non seulement sur la peau mais également sur l'état général. Les risques d'hypertension artérielle, du diabète, du cancer de la peau, de l’insuffisance rénale, de la perturbation du cycle menstruel ou encore des problèmes osseux ne sont que quelques effets néfastes – non exhaustifs – qui peuvent être relevés. On peut y ajouter pour compléter le décors ,l’acné, les troubles de la pigmentation, les vergetures irréversibles, l’ insuffisance rénale, la prise de poids excessive, l’augmentation de la pilosité, détériorations majeures de l’épiderme, brûlure, allergies. Enfin, la pratique de blanchiment de la peau entraîne toujours le phénomène d’addiction : lorsque l'on arrête de prendre les produits, la peau redevient noire.

Les substances responsables du blanchiment de la peau :

Les corticoïdes dans l’ensemble ont toute une autre indication médicale. Ils interviennent  souvent comme anti-inflammatoires, antiallergiques (dans les cas d’asthme ou de choc anaphylactique). Dans ces indications on les retrouve beaucoup plus sous des formes injectables. En dermatologie, ils sont également sollicités pour les traitements des prurits, eczémas et autres. On les appelle les dermocorticoïdes. Et le plus connu est l’hydroquinone. Ces produits sont normalement être utilisés pour une durée courte et précise. Ils contiennent généralement des dosages appropriés pour leur indication. Seulement, les indications de ses produits sont détournées. Leurs effets secondaires (ralentissement de la production de la mélanine) sont très souvent exploités pour « blanchir » la peau. Les dermocorticoïdes déversés dans les marchés cosmétiques et parallèles sont plus dosés, souvent dans des proportions comprises entre 20 et 30% par souci d’efficacité. C’est ce qui les rend nocifs et dangereux. Ces produits altèrent la mélanine qui colore et protège la peau. Fragilisée par le traitement, celle-ci est plus sujette aux infections et aux rayons UV du soleil.

L’approche socio-culturelle

Il faut avouer, que le phénomène de blanchiment est beaucoup plus lié à la sociologie, que dans le réel désir d’embellir la peau. Certaines Africaines se justifient, par le fait que les hommes auraient un regard plus intéressé  pour les « femmes brunes ». Mais lorsque la gente masculine est interrogée, les hommes, dans leur écrasante majorité préfèrent des « femmes naturelles », autrement dit des femmes ayant conservé leur de peau originel. Les véritables raisons se trouvent ailleurs. La peau « claire » dans la société est souvent considérée comme un signe de réussite  sociale, et matérielle. La peau « sombre » quant à elle, est perçue comme une véritable barrière dans l’intégration sociale, raciale, culturelle. Le désir d’imposer, de masquer un temps soit peu sa (vraie) configuration pour épouser celle de la grande mouvance, les complexes de toute nature, des préjugés, sont autant de facteurs qui poussent les Africains(es) à  dépenser des fortunes dans le seul but de paraître. Mais tout cela n’est que complexe mental, lié à un passé récent de l’histoire africaine. La peau noire est inconsciemment rejetée par les… noirs eux-mêmes.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article