Le Virus de l'immunodéficience simienne: le responsable du VIH

Publié le par Luther

Le virus d'immunodéficience simienne (VIS, SIV en anglais, pour Simian Immunodeficiency Virus) est un rétrovirus ayant de nombreuses souches et touchant exclusivement une quarantaine d'espèces de primates non humains. Ce virus est responsable du syndrome d'immunodéficience acquise du singe (SIDAS), qui n'apparaît que lors du franchissement de la barrière des espèces . On pensait que les souches naturellement présentes chez une espèce n'entraînaient aucune maladie chez cette dernière, jusqu'à la découverte de symptômes du sida en phase terminale chez le chimpanzé Pan troglodytes schweinfurth.

Histoire

Il a été établi que les deux types de VIH entraînant le sida chez l'Homme sont apparus suite à des mutations lors de son passage du singe à l'Homme. Le passage aurait eu lieu dans la première moitié du XXe siècle.

Le SIV n'a été découvert qu'en 1985 - chez un macaque rhésus souffrant du SIDAS - soit après la découverte du VIH.

Il a maintenant été établi que l'origine du VIH-2 est le SIVsmm du mangabey enfumé (Cercocebus atys) en Afrique de l'Ouest.

origine du sida

A l'origine du VIH-1, groupes M et N, le SIVcpzPtt. Il est toujours présent dans les populations des chimpanzés de l’Afrique Centrale de l’ouest (Pan troglodytes troglodytes) du Sud Cameroun. Le gorille de l’Ouest (Gorilla gorilla gorilla) est infecté par un virus, SIVgor, proche du VIH-1 groupe O. (Phylogénie des SIV et des VIH Mieux comprendre l’origine des VIH_ Martine Peeters, Marie-Laure Chaix, Eric Delaporte, MEDECINE/SCIENCES 2008 ; 24 : 621-8)

Syndrome d'immunodéficience acquise simien

Le SIDAS est la version simienne du sida. Il ne se développe que lors du passage du SIV d'une espèce de singe à une autre. Par exemple, la souche SIV du singe mangabé enfumé (Cercocebus atys) d'Afrique de l'Ouest est la cause du sida simien chez le macaque rhésus. De nombreuses espèces de singes d'Afrique sont porteuses du SIV sans développer de sida.

Béatrice Hahn de l'Université d'Alabama a montré que les chimpanzés pouvaient mourir du syndrome d'immunodéficience acquise simien SIDAS). Elle aurait également montré que l'épidémie de sida en Afrique était la cause d'une mortalité accrue chez les populations de chimpanzés. En janvier 2009 Pandrea I, Silvestri G, Apetrei C. avaient déjà exprimé leur questionnement sur ce point dans AIDS in african nonhuman primate hosts of SIVs: a new paradigm of SIV infection. Curr HIV Res. 2009 Jan;7(1):57-72..

Recherche

Une étude des virus des singes (le Mandrillus leucophaeus) de l’île de Bioko en 2010 montre que la souche virale du SIDAS aurait un âge compris entre 32.000 ans et 74.000 ans, voire beaucoup plus, et non pas quelques centaines d'années comme on l'imaginait alors.

Le VIH-1 ne provoquant le sida que chez l'homme (ce qui a été démenti par les découvertes plus récentes de Béatrice Hahn), les chercheurs ne disposaient pas de modèle animal pour tester des médicaments par exemple. Dès 1992, plusieurs équipes se sont intéressées à la création de virus hybrides couplant le VIS et le VIH-1 qui pallierait cette difficulté : Klaus Überla produit en 1995 un virus hybride - RT-SHIV - capable d'induire le syndrome du sida chez des macaques rhésus.

Communauté scientifique

1874 - Quelques spécialistes se penchent sur la pierre de Rosette. Jean-François Champollion avait mis huit ans pour percer son secret. Il l'annonça à la communauté scientifique en 1822.

La communauté scientifique désigne, dans un sens assez large, l'ensemble des chercheurs et autres personnalités dont les travaux ont pour objet les sciences et la recherche scientifique, selon des méthodes scientifiques. Parfois cette expression se réduit à un domaine scientifique particulier : la communauté des astrophysiciens pour l'astrophysique, par exemple. La sociologie des sciences s'intéresse à cette communauté, à la façon dont elle fonctionne et s'inscrit dans la société.

Le terme est d'usage ancien, et permet à un chercheur de se référer à ses pairs afin de légitimer ses travaux de recherche. Cet usage s'appuie sur l'évaluation de travaux de recherche par les pairs au sein de comités de lecture lors de leur communication.

Toutefois, l'expression « communauté scientifique » ne doit pas être prise trop littéralement. En effet, se posent les problèmes suivants :

  • la communauté scientifique n'est pas une communauté organisée, au sens où elle n'a pas de représentant légal, de porte-parole reconnu ;
  • la communauté scientifique n'est pas un ensemble de personnes totalement identifié, et l'appartenance à celle-ci n'est pas « labellisée » : voir par exemple le problème des pseudosciences ;
  • la communauté scientifique n'est pas une union de personnes. Dans un même domaine scientifique, y compris dans les sciences exactes, plusieurs avis différents peuvent coexister.

Le problème de flou de l'expression est le même que pour la communauté internationale.

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