Le Corossol: Fruit et jus de fruit (encore)naturels

Publié le par Luther

Le corossol, appelé aussi corossol épineux ou encore anone, comme d'autres fruits des arbres du genre Annona, est le fruit du corossolier. Les fruits de cette plante sont très utilisés dans les régions de l’Afrique. De nos jours son jus est extrait et transformé ou alors mélangé dans les jus de fruits naturels.

Nom scientifique :(Annona muricata,

Famille : Annonaceae),

corossolC’est une plante qui pousse en Afrique, en Amérique et en Asie). Il mesure jusqu'à 30 cm de long et peut peser jusqu'à 2,5 kg. Son aspect extérieur est d'un vert sombre du fait de son écorce piquée d'épines et sa chair est blanche et pulpeuse avec des graines noires indigestes. Au Brésil ce fruit est appelé graviola, et sapotille à l'Ile de la Réunion (qui vient du nom du fruit en Inde, Sapadille).La chair du corossol est comestible et a un goût à la fois sucré et acidulé. Cela en fait un fruit exploité dans l'agro-alimentaire pour la confection de glaces. Son goût évoque pour certains celui des chewing-gums Malabar. Alors qu'il est d'un goût bien différent, le corossol est parfois confondu avec la pomme-cannelle ou paw paw, fruit d'une autre espèce d'annonacée. Sur le plan diététique, le corossol est riche en glucides, notamment en fructose, et il contient des quantités assez importantes de vitamine C, vitamine B1, et vitamine B2.Tout comme les feuilles de la plante, la chair et les graines du corossol sont utilisées en médecine traditionnelle, dans de nombreuses traditions médicales. Les principales indications dans le cadre de médecines populaires sont les troubles du sommeil, les troubles cardiaques, les maladies parasitaires, les ectoparasitoses. Les graines du corossol sont également utilisées au Guatemala, dans la région de Livingston, pour l'artisanat local (commerce équitable) dans une tribu indienne au bord du Rio Dulce (sculpture de tortues, lamantins, toucans et chouettes). corossol

Risques sanitaires

 L'équipe du Dr Dominique Caparros-Lefèbvre a montré dans une série d'études commencée en 1999 que la consommation de corossol (et de ses feuilles infusées), ainsi que celle d’autres espèces appartenant au même genre botanique, était potentiellement la cause d’une forme de parkinsonisme atypique (paralysie supranucléaire progressive, PSP) résistant aux thérapies classiques basées sur un apport de L-DOPA. Ainsi, en Guadeloupe, où l'étude initiale a été menée, 77 % des patients parkinsoniens présentaient une forme atypique (contre 20 % dans la population normale). En faveur de cette hypothèse, les médecins ont observé que la cessation de la consommation de corossol entraînait une cessation de la progression des symptômes (et même une amélioration, chez un des patients).Une telle augmentation des formes atypiques de parkinsonisme avait déjà été observée sur l'île de Guam, où le parkinsonisme était associé à une sclérose latérale amyotrophique. Dans ce dernier cas, des facteurs environnementaux (notamment la forte concentration d'aluminium dans l'eau de consommation, ou encore l'implication de toxines bactériennes via la chaîne alimentaire) avaient été invoqués pour expliquer ce phénomène, mais il se pourrait que la consommation de plantes de la famille des Annonacées dans l'alimentation ou la médecine traditionnelle soient en partie responsables de l'augmentation de la fréquence de parkinsonismes atypiques. Les composés potentiellement responsables de la dégénérescence neuronale ont été identifiés, et appartiennent à deux classes chimiques très différentes. D’une part, des alcaloïdes de types benzyl-tétrahydro-isoquinoléique et apparentés, de faible puissance en tant qu’inducteurs d’une mort neuronale par apoptose, mais pouvant participer à la symptomatologie chez les patients, ont été identifiés il y longtemps au sein des fruits. Plus récemment, des acétogénines ont été détectées dans le fruit . L’annonacine, représentant majoritaire de cette famille d’inhibiteurs de la respiration mitochondriale au sein de l’espèce, a montré une neurotoxicité importante in vitro et in vivo. Des études complémentaires, notamment épidémiologiques, restent nécessaires avant de conclure de manière formelle à l'implication de ces toxines dans les pathologies guadeloupéennes.

Publié dans PLANTES ET NATURE

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