Des hopitaux publics au centre d'un trafic des Antirétroviraux au Cameroun...

Publié le par kamer pharma

 


Nous sommes le mercredi 26 août 2009, cinq personnes ont été placées sous mandat de dépôt à la prison centrale de New-Bell à Douala. Patrick Tchantou Kemajou, Felix Ngningha Keunang, Gustave Ana Kenne, Sylvain Nayang et Claude Daniel Kemajou sont poursuivis pour vente illicite des anti-rétroviraux. Les cinq suspects ont transité par la division régionale de la police judiciaire du Littoral à Bonanjo, en même temps que le nommé Prosper Ngongang libéré mercredi 26 août, pour faits non établis. Les six suspects ont été présentés au procureur de la République, puis à un juge d’instruction, avant d’être conduits, à l’exclusion de Prosper Nongang, au pénitencier de New-Bell, en attendant la suite de la procédure judiciaire qui ne fait que commencer.

Patrick Tchantou Kemajou, Felix Ngningha Keunang, Gustave Ana Kenne, Sylvain Nayang, Claude Daniel Kemajou et Prosper Ngongang ont été interpellés au marché Ngonsoa (nouveau gazon) jeudi 20 août dernier. Pour les prendre dans la nasse, des éléments de la police judicaire, guidés dans leur action par des officiels des services locaux de la Santé publique, ont présenté une « ordonnance» aux vendeurs de médicaments de la rue. Les malades déguisés voulaient acheter des anti-rétroviraux. Demande du reste acceptée par l’un des vendeurs qui a aussitôt livré les produits. «Plusieurs fouilles inopinées ont été organisées et les suspects ont alors été pris la main dans le sac », a indiqué une source proche de l’affaire. La police a saisi un stock d’anti-rétroviraux ainsi que d’autres médicaments appartenant aux suspects, a-t-on appris.

Pourtant, au marché Ngonsoa à New-Bell, les commerçants qui s’expriment sur l’affaire sont amers. «Ces médicaments n’ont pas été volés. Ils ont été achetés auprès de la Centrale nationale d’approvisionnement en médicaments essentiels (Cename), a confié au Jour un vendeur du gazon. Information du reste confirmée par plusieurs tenanciers des comptoirs recasés à Ngonsoa après leur déguerpissement de la place de l’indépendance, au marché central de Douala. Les autres vendeurs ont expliqué qu’il existe plusieurs astuces pour se ravitailler en médicaments anti-rétroviraux auprès de certaines formations hospitalières publiques dont ils n’ont pas indiqué l’identité. Une source à la police judicaire à Bonanjo a par ailleurs affirmé que selon les premiers indices obtenus au cours de l’enquête, « il apparaît clairement que les commerçants interpellés et placés sous mandat de dépôt sont uniquement des éléments d’une chaîne qui va de la Cename aux hôpitaux publics».

La saisie des anti-rétroviraux dans la rue, alors qu’ils sont censés être distribués gratuitement dans les formations  hospitalières spécialisées, intervient au moment où les bailleurs de fonds enquêtent sur les détournements présumés des médicaments subventionnés par le Fonds mondial de lutte contre le paludisme, la tuberculose et le Sida. C’est ce qui fait dire sous anonymat à un médecin en service à l’hôpital Laquintinie que, «il faut maintenant mettre la main sur les cerveaux qui détournement les médicaments subventionnés alors que le gouvernement de la République fait tout pour venir en aide aux malades du Sida ».

Source: Le Jour

 


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